Le mpg-blog

Après de longs mois de préparation, ça y est, la version 2009 de TeX Live, la distribution TeX de référence du monde Unix (également disponible sous Windows, et présente sous Mac OS X comme composant de MacTeX) est enfin sortie ! Faisons le point sur les nouveautés, l’installation et la mise à jour, ainsi que les quelques problèmes.

Nouveautés

Une des nouveautés les plus visibles est l’intégration de l’environnement de développement TeXworks : ce logiciel, fortement inspiré par TeXshop, réunit un éditeur de texte orienté TeX et un lecteur de PDF, avec les fonctionnalités de synchronisation offertes par syncTeX. Il a pour but d’offrir un environnement rassurant pour le débutant tout en restant efficace et personnalisable pour l’utilisateur plus avancé.

TeXworks n’est inclus que pour Windows (et OS X par l’intermédiaire de MacTeX) ; pour des raisons techniques (bibliothèques dynamiques) il sera plus commode de se reposer sur les distributions Linux et BSD pour le fournir sous les autres plate-formes.

Si l’on ajoute à ceci le fait que l’interface par défaut de l’installateur sous Windows a été considérablement simplifiée, on constate que TeX Live devient un moyen assez commode d’obtenir un environnement de travail TeX complet sous Windows. (Étant entendu que c’était déjà commode sous les autres plate-formes.)

Une autre nouveau venu est le langage de programmation graphique Asymptote. Là encore, pour des raisons techniques, la version complète n’est fournie que pour Windows et OS X (via MacTeX) ; les autres versions Linux sont légèrement réduites (pas de support OpenGL notamment) et il faut sans doute mieux installer la version de sa distribution Linux ou BSD.

De nombreuses autres mises à jour (par exemple, LuaTeX 0.40.6) et changements moins notables ont été faits. Je renvoie à la documentation pour plus de détails.

D’une façon plus générale, la version 2008, qui avait vu l’apparition du gestionnaire de paquets tlmgr et des mises à jour continues par le réseau, ainsi que de gros changements d’architecture interne, était très « jeune » par certains aspects. Avec le temps, de nombreux bugs ont été corrigés, plusieurs fonctionnalités utiles ajoutés, quelques aspects mieux finis. On peut donc penser que TeX Live 2009 sera une version plus mature.

Installation ou mise à jour

Il n’est pas possible, cette année, de mettre à jour sa TeX Live 2008 vers la version 2009. Il faut donc installer TeX Live 2009 entièrement, qu’on ait précédemment installé la version 2008 ou pas. Je conseille d’ailleurs, si l’espace disque le permet, de ne pas désinstaller l’ancienne version tout de suite (il est facile de faire cohabiter deux versions et d’en changer en réglant son PATH) : ainsi, si des problèmes de compatibilités surviennent sur des documents importants, il reste possible d’utiliser TeX Live 2008 pour les compiler, le temps de résoudre ces problèmes.

Il est probable, mais seul l’avenir nous le dira, qu’il soit possible de procéder à une mise à jour directe entre les versions majeures par la suite, à partir de TeX Live 2010 inclus. Remarquons quand même que l’autre distribution TeX libre, MikTeX, n’autorise pas non plus de mise à jour directe entre deux versions majeures, à ma connaissance.

Pour des instructions d’installation, en attendant de peut-être faire bientôt un billet sur le sujet, quelques liens (en anglais) :

• plusieurs moyens d’obtenir TeX Live. En général, je recommande d’utiliser l’installateur réseau pour installer sur une seule machine disposant d’une bonne connexion réseau, et de créer d’abord une copie locale du dépôt dans les autres cas ;
• notes d’installation rapide.

Pour installer sous Debian ou une distribution dérivée tout en satisfaisant le gestionnaire de paquet, je renvoie à un précédent billet. Notez que des paquets deb pour TeX Live 2009 seront prochainement disponibles pour Debian (puis ses dérivés) ; ils sont déjà en version de test ici (plus maintenant).

Problèmes connus

ConTeXt est notablement difficile à empaqueter (aux dernières nouvelles, MikTeX a abandonné). Cette année dans TeX Live, comme l’année dernière, seul ConTeXt Mark II est utilisable, la version de LuaTeX incluse ne permettant pas de faire tourner Mark IV. On peut bien sûr mettre à jour LuaTeX comme je l’expliquais précédemment (noter que l’étape supplémentaire décrite ici n’est plus nécessaire), pour tester Mark IV. Mais si l’on envisage d’utiliser sérieusement ConTeXt Mark IV, il faudra mieux se tourner vers ConTeXt minimals, une distribution dédié à ConTeXt.

Par ailleurs, il était initialement prévu que les programmes de la famille de TeX (pdfTeX, XeTeX, LuaTeX) aient la possibilité d’exécuter des programmes externes appartenant à une liste fixée de programmes considérés comme sûrs (possibilité qui aurait été activée par défaut, mais faisait l’objet d’une option dans l’installateur). Ceci pouvait être utiliser notamment pour convertir des graphiques à la volée, permettant par exemple d’inclure de fichiers PostScript de façon automatique en mode PDF.

Malheureusement, cette fonctionnalité a du être désactivée suite à de nombreux problèmes, permettant sous certaines circonstances à un document malicieux d’exécuter des commandes arbitraires. La situation quant à l’exécution de programmes externes (connue sous le nom de \write18) reste donc la même que l’année dernière : elle est interdite par défaut, mais peut être autorisée au coup par coup via une option de ligne de commande pour les documents estimés « sûrs » par l’utilisateur.

Par ailleurs, notons que ceci a été l’occasion de ré-examiner de nombreuses questions liés à la sécurité, et de corriger quelques problèmes. J’en profite pour rappeler que les documents d’origine non « sûre » doivent être compilés dans un répertoire ne contenant rien d’autre, en particulier sous windows, mais aussi sous Linux.